Début mai, à Saint Jean de Maurienne, a débuté le démantèlement de la gare de triage fret, censée déménager à Saint Avre. Jacques Fernique a donc interpellé le gouvernement lors des séances de questions orales le 1er juin. Voici son intervention.
Cette opération aura de lourds impacts au niveau du report modal des camions vers le rail ; mais également, de l’emploi. On compte à ce jour 45 agents du fret, une trentaine d’agents au poste d’aiguillage, fortement menacés par ce qui arrive. Cette gare permet de stationner, former, trier des trains et desservir des entreprises locales.
Contre une quarantaine de voies à Saint-Jean-de-Maurienne, la gare de Saint-Avre ne comporte que treize voies, dont trois seulement seront dédiées au fret. Le triage tel qu’il a lieu actuellement ne pourra donc plus se faire.
Précisons que cette suppression est motivée par le fait que la gare est située sur le tracé des accès au tunnel du Lyon-Turin en projet. Or, à ce stade, les travaux pour l’essentiel n’ont pas débuté, aucune date de commencement n’est annoncée. Le choix du scénario dit de planification écologique du Conseil d’Orientation des Infrastructures n’indique pas une volonté d’accélération, c’est le moins qu’on puisse dire.
Le projet du Lyon-Turin ne va, par ailleurs, pas permettre de rattraper cette perte de report modal. Les porteurs du projet ont en effet décidé que la Maurienne ne serait qu’un point de transit, de passage… C’est nier que son potentiel pourrait largement être développé grâce à l’industrie présente dans ce territoire.
Je m’interroge donc sur la pertinence et l’urgence d’une telle décision, anticipée en 2023 pour une mise en service théorique des accès français du Lyon-Turin après 2040, pour ne pas dire aux calendes grecques.
