Futur TGV Paris-Berlin : via Francfort sans Strasbourg, les élus alsaciens en colère

L’intention de la SNCF et de la Deutsche Bahn de lancer une liaison Paris-Berlin à grande vitesse passant par Francfort et non Strasbourg et Karlsruhe suscite la colère et l’incompréhension de nombreux élus alsaciens et badois de premier rang.

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou en a fait l’annonce ce mardi 23 mai auprès de nos confrères de l’AFP : « On veut lancer un TGV Paris-Berlin en décembre 2023. Ça fait sens, parce qu’on constate que les gens acceptent de faire des trajets de plus en plus longs. En l’occurrence, Paris-Berlin, c’est sept heures. C’est une façon de réconcilier la mobilité et la protection de la nature ».

Une seule liaison par jour pour débuter

Pour débuter, la liaison ne serait assurée qu’une fois par jour, par un ICE allemand, mais la possibilité d’un 2 e aller-retour quotidien, en TGV, est déjà à l’étude. Tout cela « fait sens », pour reprendre l’expression de Jean-Pierre Farandou, à un gros détail près, que nombre d’élus du Rhin supérieur, alsaciens et badois mêlés, dénoncent depuis 72 heures, à grand renfort de tweets, de posts Facebook et de communiqués de presse : la SNCF et la Deutsche Bahn, qui comptent exploiter ensemble cette nouvelle liaison, ne prévoient pas de la faire passer par Strasbourg et Karlsruhe, mais par Francfort. Qu’importe si cet itinéraire est plus court : pour la présidente de l’Eurométropole de Strasbourg Pia Imbs, la maire (EELV) de la capitale alsacienne Jeanne Barseghian et son homologue de Karlsruhe, Frank Mentrup (SPD), son choix est injustifiable.

« La liaison doit passer par Strasbourg. Un autre choix serait incompréhensible »

Tous trois s’en expliquent dans un courrier signé en compagnie de 25 autres élus alsaciens et badois (*) : « Nous sommes convaincus que la liaison ferroviaire à grande vitesse Paris-Berlin doit passer par Strasbourg et Karlsruhe. Un autre choix de tracé serait incompréhensible et incohérent. Capitale européenne et diplomatique, haut-lieu de l’amitié franco-allemande, Strasbourg doit être desservie par cette nouvelle ligne structurante entre nos capitales. Nous […] sommes déterminés à défendre cette liaison vitale pour l’Europe ». Datée de ce mardi 23 mai, la lettre a été adressée à Jean-Pierre Farandou, au PDG de la Deutsche Bahn Richard Lutz… Ainsi qu’aux ministres français et allemand en charge des transports et des affaires européennes, Clément Beaune, Laurence Boone, Volker Wissing et Anna Lührmann. Aucun n’y a jusqu’ici répondu.

(*) Citons entre autres les députés alsaciens Françoise Buffet, Emmanuel Fernandes, Brigitte Klinkert, Stéphanie Kochert, Louise Morel, Hubert Ott, Sandra Regol, Charles Sitzenstuhl, Bruno Studer et Vincent Thiébaut, les sénateurs Jacques Fernique et Laurence Muller-Bronn, les eurodéputées Karima Delli et Fabienne Keller, ainsi que les maires de Colmar, Freiburg, Lörrach et Offenburg, respectivement Eric Straumann, Martin Horn, Jörg Lutz et Marco Steffens.

Partager la publication

Facebook
Twitter
LinkedIn

Autres
actualités

Adoption de la taxe poids-lourds : enfin !

La taxe poids-lourds a été adoptée par la Collectivité européenne d’Alsace : enfin ! C’est le fruit d’une longue bataille politique des écolos. Petite rétrospective

Universités des ruralités écologistes

Aux passionnantes Universités des Ruralités Écologistes à Épinal, j’ai animé l’atelier sur les mobilités. Il s’agit que des millions de personnes ne restent pas à

Colloque sur le fret ferroviaire

Je suis intervenu au colloque de l’Association française du rail (AFRA) pour que « la nouvelle donne ferroviaire » promise ne retombe pas comme un