Un casque à vélo, oui ! Mais pas d’obligation !

La crise du Covid-19 aura permis un essor extraordinaire de l’usage du vélo et des mobilités douces, soulevant de nombreuses questions liées aux infrastructures cyclables et à la sécurité. Dans ce contexte, une proposition de loi portant sur l’obligation du port du casque à vélo, déposée par le sénateur François Bonneau (Union Centriste), devait être examinée en séance publique au Sénat. Chef de file pour le Groupe Ecologiste-Solidarité & Territoires, Jacques Fernique s’est opposé à ce texte.

L’obligation du port du casque à vélo s’avère en effet être « une fausse bonne idée ».

Bien que le port du casque soit une protection pour chaque cycliste, positif et recommandé, son obligation s’avère contre productive : les expériences menées dans d’autres pays ont démontré que cela conduit à une baisse de la pratique plutôt qu’à une diminution des accidents. Les accidents sont réduits par l’effet de masse : plus il y a de cyclistes, plus ils sont protégés par l’effet de groupe sur les routes.

En Espagne, le casque est obligatoire dans les zones non-urbaines. Les accidents et la mortalité ont baissé, mais si on étudie les chiffres, nous pouvons observer que les accidents sont certes en baisse, mais la pratique du vélo l’est également. De plus, les voitures auraient tendance à moins respecter les distances de sécurité face à un.e cycliste portant un casque. 

Autre exemple chez nos voisins néérlandais : pourtant très adeptes de ce moyen de transport doux, les autorités n’ont pas voulu imposer le port du casque, refusant ainsi d’associer “vélo” à “danger” potentiel.

Pour réduire l’accidentalité, augmenter la sécurité, de nombreux autres leviers doivent être actionnés : la hausse du Fonds Vélo, la création de réseaux de voies cyclables, la réduction de la vitesse automobile à 30 km/h dans les centres urbains, pour des villes apaisées, ou encore, la mise en place de radars anti-angles morts. 

Le premier frein à l’utilisation du vélo constitue en effet la peur de l’accident sur la route du fait du manque de voies cyclables protégées. À Strasbourg, plus de 10% des déplacements quotidiens se font à vélo car au fil des années, la ville a su sécuriser plus de 700 km de voies cyclables.

A l’issue des débats, alors que l’amendement de suppression déposé par Jacques Fernique au nom du Groupe Ecologiste avait reçu l’avis favorable de la Commission des Lois saisie au fond, le texte a été retiré par son auteur et n’a donc pas été soumis au vote.
Continuons la mobilisation pour atteindre 9% de part modale de vélo d’ici 2024 et améliorer la sécurité à vélo !


La généralisation du programme “Savoir rouler” permettrait de démocratiser l’utilisation de ce mode de transport doux. L’imaginaire des français et françaises en matière de déplacement doit changer notamment grâce à la promotion de programme éducatif à l’attention des plus jeunes, car les habitudes prises dès le plus jeunes âges perdurent à l’âge adulte.

Le Programme « Savoir Rouler à Vélo », c’est quoi ? 

Destiné aux enfants âgés de 6 à 11 ans, le programme “savoir rouler à vélo” permet, grâce à une formation d’une dizaine d’heures dispensées en milieu scolaire, de généraliser l’apprentissage et la pratique du vélo. 

Le but de ce programme est de parvenir à faire gagner plus d’autonomie aux jeunes grâce à un moyen de transport économique et écologique avant leur entrée au collège. 

Déjà présent dans de nombreuses communes grâce aux associations, ce programme doit être soutenu car nous avons beau investir dans de belles installations, si l’habitude de la pratique n’est pas présente ce n’est pas aussi efficace ! La pratique du vélo passe avant tout par son apprentissage. 


“Les bénéfices pour la santé publique de la pratique du vélo sont bien plus importantes que les risques encourus”

Jacques Fernique, sénateur du Bas-Rhin

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