Le 4 novembre 2021, à l’initiative de Jacques Fernique, des sénatrices et sénateurs de divers groupes politiques, accueillaient deux leaders chamans de l’Amazonie brésilienne, Davi Kopenawa et son fils Dario Kopenawa, issus de la communauté autochtone Yanomami, ainsi que l’équipe de l’ONG Survival International.
En présence de Guillaume Gontard (sénateur de l’Isère et président du groupe Écologiste-Solidarité & Territoires ), Raymonde Poncet (sénatrice écologiste du Rhône), Jacques Fernique (sénateur écologiste du Bas-Rhin), Pierre Laurent (sénateur PCF et vice président du Sénat),ainsi que des membres de l’association Survival France.
Le peuple Yanomami constitue le plus grand peuple indigène d’Amazonie. Vivant sur un territoire grand comme la Suisse mais relativement isolé, ce peuple est de plus de plus vulnérable aux menaces d’exploitations minières, à la déforestation, aux attaques armées ou aux maladies.
Depuis plusieurs années, les terres des Yanomami sont menacées par des grands projets d’extractions minières financés par des organisations criminelles.
Au Brésil, l’exploitation minière a augmenté de 30% au détriment des peuples autochtones, impactant la nature (des hectares de déforestations sont à déplorer) mais également la santé des habitant.e.s.
D’après l’OMS, un enfant yanomami de 3 ans à un taux de mercure dans le sang sept fois supérieur à la limité légale fixée.
Un projet de loi visant à autoriser à l’exploitation minière à grande échelle par des entreprises et à l’exploitation minière clandestine sur ces territoires est actuellement en discussion devant le Congrès brésilien. Les sénateurs et sénatrices francais.es se joignent aux appels de l’Organisation des Etats américains et des huits rapporteurs des Nations Unies pour préserver ces espaces de vie. Car, bien qu’éloignés géographiquement de l’Amazonie, la bonne santé dès cette forêt est cruciale pour lutter contre l’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique. Être éloigné n’empêche pas l’inquiétude face aux orpailleurs clandestins ou autres trafiquants qui menacent l’équilibre de ce fragile écosystème.
C’est également un des devoirs d’élu.e de solliciter les gouvernements et la communauté internationale face aux menaces sur nos peuples frêres.
A l’issue de cette rencontre, une question écrite a été adressée à Mr Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Le sénateur Jacques Fernique interpelle sur la nécessité de l’Etat français et de l’Union Européenne de plaider auprès de l’Etat brésilien pour la protection des peuples autochtones.
Quels sont les moyens de pression pouvant être mise en œuvre pour protéger le territoire amazonien, patrimoine mondial de l’humanité, et des peuples qui y habitent ?
Qui est Davi Kopenawa ?
Chamane et porte-parole du peuple yanomami, Davi Kopenawa milite à travers le monde pour garantir les droits de sa terre natale. En 2004, il a fondé l’association Hutukara (“la partie du ciel où la terre est née) avec des Yanomami de 11 régions brésiliennes, afin de protéger leurs droits.
En 2010, il co-écrit avec Bruce Albert, “La chute du ciel” aux éditions Plon, qui retrace la lutte de son peuple mais qui est également une violente critique contre la société industrielle occidentale, son aveuglement écologique et son avidité matérielle.
Au titre de tous ces combats, Davi Kopenawa a été récompensé par le Right Livelihood Award en 2019 (ou le prix Nobel alternatif).
Lors de son déplacement à Paris, Davi Kopenawa était accompagné de son fils Dario Kopenawa qui a suivi les pas de son père dans son militantisme, en créant un projet d’éducation interculturelle bilingue mettant en valeur la langue yanomami.
Également vice-président de l’association yanomami Hutukara, Dario Kopenawa va défendre les droits de son peuple devant les grandes instances nationales et internationales.